Le pape François se retrouve à la tête d’une Eglise confrontée à de grandes difficultés. Il a lancé et poursuivi des chantiers que son prédécesseur a eu du mal à faire avancer. Il a su se placer au centre des discussions essentielles de notre époque : la richesse et la pauvreté, l'équité et la justice, la transparence, la modernité, la mondialisation, le rôle de la femme, l’ouverture de la prêtrise aux femmes, la nature du mariage, l’accueil des divorcés remariés, les (...) tentations du pouvoir, les _relations avec l'islam, la lutte contre la pédophilie, les finances du Saint-Siège, _l’abolition du célibat ecclésiastique, _la gouvernance de l'Eglise, la redynamisation de la foi en Europe. Même si nous n’allons pas aborder tous ces thèmes, le pape pour sa part _n’a guère d’autres solutions que de poursuivre dans la route déjà empruntée pour une Église à géométrie variable. Au-delà de sa personne, il s’agit de l’Eglise et, surtout de l’accueille du Christ par notre société contemporaine dans sa diversité culturelle. Ce qui est frappant c’est de voir comment le Pape François catalyseur, conçoit son ministère à travers l’écoute des pasteurs qui ont eux-mêmes écouté le peuple. Il insiste souvent sur l’enjeu de la liberté de parole et de débat. D’où la place que nous avons à la riche culture africaine. (shrink)

Dans cette longue lettre à Benoît Peeters, Jean-Pierre Faye revient sur les péripéties de la fondation du Collège international de philosophie, sous l’égide de Jean-Pierre Chevènement alors ministre de la recherche, dans les années 1981-1982. Il laisse entendre quel rôle ambigu – et relativement peu élégant - a joué Derrida dans cette affaire de fondation. Mais la lettre pousse plus loin. Ces circonstances relatives à la création du Collège international de philosophie ne sont qu’un cadre narratif. Il s’agit en fait (...) de questionner l’origine des fameux concepts derridiens de « déconstruction » et de « logocentrisme ». En ce qui concerne « déconstruction », qui traduit l’usage du mot « Abbau » chez Heidegger, Jean-Pierre Faye en montre le contexte inquiétant : la pensée féroce de la « race » sous le Reich nazi. Quant au « logocentrisme », le nom et l’idée d’un combat à mener contre les prétentions de la raison (« logos ») naissent dans les feuilles d’un certain Ludwig Klages, psychiatre désigné par Goering lui-même comme « Reichsführer der Psychotherapie ». Führer de la psychothérapie... (shrink)

Jean-Pierre Faye analyse la conférence méconnue de Carl Schmitt : « Economie saine dans un Etat fort », tenue le 23 novembre 1932 devant les membres de « L’Union au Long Nom » (ou « Union pour la conservation des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie »). Schmitt y énonce la nécessité pour l’Allemagne d’un « Etat total », équivalent allemand à ses yeux de « l’État totalitaire » de l’Italie fasciste. Cette prise de parole aura un effet décisif (...) : trente-cinq représentants de la finance et de l’industrie allemandes, auditeurs de la conférence, adresseront une pétition à Hindenburg, président du Reich. Ils l’inciteront à appeler le « chef du grand mouvement » au poste de chancelier du Reich. Ce « mouvement » est le déjà criminel NSDAP : le Parti national-socialiste ouvrier allemand, le parti « nazi ». Le 30 janvier 33, Hitler sera chancelier. En neuf semaines, la conférence de Schmitt aura eu pour effet d’abattre tous les obstacles à l’avènement du Troisième Reich. La formule de « l’Etat total » a donc su transmettre aux temps et aux langages une charge à l’énergie insoupçonnée, porteuse des plus grands crimes. Ainsi est révélée la responsabilité centrale de Schmitt dans la mise en place du nazisme. Ce juriste, qui étrangement apparaît pour beaucoup aujourd’hui comme un penseur politique de référence, n’a d’abord avancé qu’une seule carte d’un jeu mortifère. Mais c’était une carte maîtresse, elle était dangereusement efficace pour faire passer le pire dans l’Histoire. Il était intéressant de lire en parallèle les « Journaux » de Schmitt et de mesurer l’attention portée par le juriste aux événements, dans les semaines qui précèdent et suivent l’arrivée d’Hitler à la chancellerie du Reich. Ce qui frappe est cependant la banalité quotidienne qui transparaît dans ces notes. Si ce n’est, peut-être, qu’un mot va lui paraître acquérir un poids nouveau : « Jude », « juif ». C’est son propre rôle, dans le nazisme, à lui Carl Schmitt, qu’il va découvrir par là... (shrink)

N'y a-t-il pas une contradiction dans l'oeuvre d'Arendt? On y trouve une description critique du totalitarisme national-socialiste, mais aussi l'apologie de Heidegger érigé, malgré son éloge de la "vérité interne et grandeur" du mouvement nazi, en roi secret de la pensée. L'étude des Origines du totalitarisme montre qu'Arendt développe une vision heideggérienne de la modernité. Dans Condition de l'homme moderne, la conception déshumanisée de l'humanité au travail et le discrédit jeté sur nos sociétés égalitaires procèdent également de Heidegger. En outre, (...) des lettres inédites montrent qu'Arendt a décidé de marcher sur les pas de Heidegger avant leurs retrouvailles de l'année 1950. Il s'agit d'une adhésion intellectuelle, irréductible à la seule passion amoureuse, et qui mérite d'être prise au sérieux. Certes, Arendt ne partage pas l'antisémitisme exterminateur de Heidegger confirmé par ses Cahiers noirs. Que devient cependant la pensée, instrumentalisée dans l'opposition - nouveau mythe moderne - entre Heidegger, le "penseur" retiré sur les hauteurs neigeuses de sa hutte de Todtnauberg, et Eichmann, l'exécutant sans pensée, le "clown" muré dans sa cage de verre? (shrink)

Bien que les traités de Charles de Bovelles de 1511, qui comprennent le Livre du sage, ne mentionnent pas la métaphysique dans leur titre, ses écrits antérieurs de l’année 1504 portent explicitement sur des questions métaphysiques. En outre, nous pouvons observer une continuité évidente entre ces premières pensées et les écrits ultérieurs du volume de 1511. Dans cette perspective, nous publions ici pour la première fois la traduction française, avec l’original latin, du chapitre 7 de l’ Introduction métaphysique, et du (...) chapitre 5 de l’ Opuscule des notions communes qui regardent la métaphysique. (shrink)

Thomas Sheehan’s attack on my book Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie, addressed neither the book’s topic nor its arguments. He instead highlighted a few isolated details in a sophistic and biased fashion. Moreover, his exposition was interspersed with ad personam insults not typically found in philosophical or scientific discussions. Although I had hitherto resolved not to respond to personal attacks, I owe it to the memory of Johannes Fritsche, who was also attacked by Sheehan, to take my turn (...) to speak and to thereby pay intellectual tribute to Professor Fritsche. The article returns to the interpretation of Being and Time and analyzes the meaning and connotations of Heidegger’s use of the German term Bodenlosigkeit. The key methodological issue concerns the need to study the semantic, historical, and political context of concepts instead of hiding these issues by reducing everything to a battle between dogmatic positions. (shrink)

Edition du ms. K 861 découvert à la Bibliothèque humaniste de Sélestat, dans lequel Beatus Rhenanus, étudiant alsacien de Jacques Lefèvre d’Etaples et de Charles de Bovelles de 1503 à 1505, rapporte un propos de ce dernier, réunit un ensemble de citations de Nicolas de Cues, et transcrit un opuscule inédit de 62 propositions Sapiens est qui se fecit hominem, que l’on peut attribuer à Bovelles.

Bien au-delà de la seule philosophie, le débat à Davos en 1929 entre Cassirer et Heidegger a marqué l'histoire des idées. Il a même donné naissance à des récits passablement légendaires qui négligeaient le contexte historique précis. Un nouveau regard s'impose, à la lumière des œuvres publiées depuis lors. Les vingt-cinq tomes de l'édition allemande de référence de Cassirer ne sont disponibles que depuis 2007.0S'y s'ajoutent les dix-sept tomes du Nachlass depuis 2017. Des 102 volumes de la Gesamtausgabe de Heidegger, (...) édition de référence mais sans garantie scientifique, moins d'une dizaine reste programmée, mais d'ores et déjà la publication des cinq premiers volumes des Cahiers noirs a permis d'engager une relecture critique de l'ensemble. C'est donc à présent seulement que l'on peut véritablement évaluer les projets contrastés des deux auteurs.0Leurs enjeux intéressent notamment le statut de la rationalité et des sciences, en particulier celles de la culture, aussi bien que le statut de la technique parmi les formes symboliques. Et tout autant, l'opposition entre la démocratie et la théologie politique ; entre la légitimité du cosmopolitisme et l'ontologie identitaire ; enfin, entre la possibilité même d'une éthique ou son rejet de principe.0Tous ces thèmes contradictoires exigent aujourd'hui une révision critique, non seulement rétrospective, mais aussi ancrée dans le présent. Car au-delà même de la philosophie, des courants de pensée et des forces politiques en Europe et dans le monde poursuivent ces deux voies qui s'opposent aujourd'hui. (shrink)

Leibniz et Mallarmé se suivent à cent pages de distance dans La Lisibilité du monde de Hans Blumenberg : ils se rejoignent dans « le Hasard jetant » de Leibniz et le « jet au hasard » du coup de Dés chez Mallarmé.

Jusqu'à quel point Descartes emprunte-t-il à Suarez les notions de « dieu trompeur » et de « mauvais génie » ? En fait, bien qu'elles aient leur source dans la scolastique en général (et pas seulement chez Suarez), l'originalité de Descartes est de les avoir utilisées dans le cadre d'une recherche du fondement de la science. L'auteur de cet article y discute les opinions d'Emanuela Scribano. The question at stake is to know up to what point Descartes borrows the concepts (...) of a deceitful God and an evil genius from Suarez. In fact, though the latter concepts may find their origins in scolastics as such (and not only in Suarez), Descartes' originality rests in having used them within the framework of a research of the foundations of science. The author of the present paper hebery studies and discusses Emanuela Scribano's opinions. (shrink)

Ce livre presente la premiere synthese relative a l'evolution de la philosophie en France, de 1436 ou Raymond Sebond expose sa science de l'homme a 1636 lorsque Descartes formule son projet de Science universelle pour elever notre nature a son plus haut degre de perfection. C'est en se recentrant sur la question de la perfection de l'homme que le mode de pensee du philosophe s'est distingue radicalement de celui du theologien. Apres Bovelles, Montaigne se reconnait dans l'humaniste, c'est-a-dire un auteur (...) d'ecrits purement humains et philosophiques, sans meslanges de Theologie. Ainsi, loin d'etre oppose aux penseurs de la Renaissance, Descartes apparait desormais comme celui qui a su prolonger et accomplir deux siecles de meditations renaissantes. La prise de conscience des affinites entre la pensee humaniste et la philosophie premiere de Descartes ouvre la voie a une reevalution d'ensemble de la metaphysique moderne. (shrink)

Après Condition de l'homme moderne et La crise de la culture, l'essai De la révolution (1963) est le troisième ouvrage d'une série dans laquelle Hannah Arendt expose le nouveau paradigme du politique qu'elle entend développer ainsi qu'un nouveau paradigme de la révolution. Dans un contexte de Guerre froide, elle propose de tirer les leçons de l'histoire en opposant ce qu'elle nomme le "désastre" de la Révolution française aux leçons d'une révolution supposée réussie, incarnée par la "Déclaration des droits" américaine. Les (...) contributions des historiens et philosophes réunies dans ce volume, analysent la manière dont Arendt instrumentalise l'histoire des Révolutions américaine et française et se détermine par rapport à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Elles étudient également la place qu'Arendt attribue au peuple au cours de ces processus et dans quel esprit elle se réfère, dans le dernier chapitre de son essai de 1963, aux "conseils" révolutionnaires. La formule arendtienne du "droit à avoir des droits" amorce-t-elle, comme certains le soutiennent aujourd'hui, un tournant politique dans la considération des droits de l'homme? Ne représente-t-elle pas plutôt une machine de guerre contre la notion même de droit naturel, qui se trouve au fondement de ces droits? Dès lors, que reste-t-il de l'idée d'humanité dans la perspective construite par Arendt?"--Page 4 of cover. (shrink)

Un itinéraire est proposé pour comprendre la réception de Petrus Ramus dans la pensée catholique, puisqu’il s’agit d’un sujet totalement inexploré : 1) 1545-1585 (stade de compréhension et d’absorption des idées de Ramus), 2) 1585-1640 (époque du combat apologétique, confrontation et éclectisme), 3) 1640-1670 (période d’étude et de discussion détaillée des auteurs scolastiques et des rationalistes), et 4) après 1670 (époque de suspension et de dissolution progressive de l’intérêt pour les œuvres de Ramus). La réception de Ramus dans les (...) œuvres de Lalemandet, Mersenne, Sorel, Gassendi et Caramuel est particulièrement étudiée, ainsi que l’influence de Ramus sur les jésuites. On conclut à une réception très différente. Les auteurs les plus aristotéliciens (Mas, Raynaud...) étaient absolument contre La Ramée, alors que d’autres avaient une position plus éclectique (Lalemandet, Caramuel), d’autres estimaient son travail (Mersenne, Gassendi) et certains ont formulé un jugement très élogieux (Sorel). (shrink)

Ce livre repart de la notion nietzschéenne de "philosophe-artiste" pour s'en désolidariser aussitôt. Certes, la philosophie-artiste, qui se caractérise par l'indissociabilité de la pensée et de la vie et par l'hétérogénéité de ses discours, est le mode mineur du philosopher depuis Platon. Mais, à sa conception musicale encore partagée par Nietzsche, l'auteur oppose une conception visuelle de la pensée, qui prend sa source conceptuelle dans l'oeuvre de Giorgio de Chirico, inventeur de la peinture métaphysique. Dans un second temps, ce livre (...) esquisse une série de perspectives de recherches visant à déployer le concept de philosophie-artiste dans toutes ses dimensions : la primauté de "la narration philosophique", avec J.-P. Faye ; le cadre posé par "le théâtre de la pensée", avec Platon et Nietzsche ; la pragmatique de " 'image totale", avec Eisenstein et Artaud ; ce dernier permettant, en plus, au théâtre de la pensée une sortie de la métaphore... Enfin, en guise de conclusion, l'auteur propose que la poésie, repensée à l'aune de l'éthno-poésie et des dialogues transculturels, soit la terre d'élection de cette nouvelle conceptualité de la pensée visuelle libérée de la pesanteur de la technique et des appareils. (shrink)

Richard Detsch - Heidegger: L'Introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933-1935 - Journal of the History of Philosophy 44:4 Journal of the History of Philosophy 44.4 673-675 Muse Search Journals This Journal Contents Reviewed by Richard Detsch University of Nebraska at Kearney Emmanuel Faye, Heidegger: L'Introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933–1935. Paris: Albin Michel, 2005. Pp. 567. Paper, e29.00. Faye, who is a lecturer at the University of Paris X–Nanterre (...) and an authority on Descartes, goes perhaps farther than any other Heidegger critic in seeing a corpus of philosophic works filled with the "danger" of disseminating Nazi ideas . Indeed, he considers Heidegger's works "as destructive and dangerous for contemporary thought as the Nazi movement was for the physical existence of the exterminated peoples" . With this kind of hyperbole, Faye pushes the limits of critical, academic discourse beyond what can normally be accommodated. He has thereby rendered suspect the contributions of any number of Heidegger scholars who do not view the Heideggerian corpus as a danger to the thought processes of their students. Faye stands, of course, in a critical tradition that he credits.. (shrink)

?Petrus Johannis Olivi is today considered one of the most important intellectuals of the second half of the 13th century. Although he died at a young age, he left behind an impressive philosophical and theological work which was placed under the censure of the Church various times. The contributions in this volume reveal a broad spectrum of Olivi's different scholarly methods, demonstrating his intellectual activity and presenting some of his most original philosophical theories.".

La résistance au protestantisme, durant les années de paix qui suivent l'édit d'Amboise, fut ritualisée par le miracle de Laon (1566), dont l'actrice principale fut la jeune femme, Nicole Obry, originaire de Vervins en Picardie. Possédée d'une trentaine de diables « elle en était tellement tourmentée qu'on lui oyait craquer les os... » - disait à l'époque Florimond de Raemond. Suite aux exorcismes successifs, effectués à l'aide de l'hostie (donc du « corps de notre Seigneur ») les diables quittent la (...) jeune femme. Seul Beelzebub résiste. Enfin, le 6 février 1566 lui aussi sort, s'inclinant ainsi devant le pouvoir épiscopal. Le présent ouvrage est le premier à examiner les divers récits dont fit l'objet le miracle de Laon entre 1566 et 1578. Le cabaliste chrétien, Guillaume Postel, y voit la réalisation de la suprématie politique et religieuse « gauloise » et le début de l'ère nouvelle. Jean Boulaese, amanuensis de Postel et chroniqueur le plus zélé du miracle, considère celui-ci tantôt comme moyen d'obtenir de l'argent en vue de l'impression de la Bible en langue arabe, tantôt comme moyen de promouvoir sa propre carrière. Christophe de Héricourt, doyen de Laon, et chroniqueur dit « officiel » ou « royal », veut surtout éviter d'offenser les huguenots. Enfin, Barthélemy de Faye, conseiller-clerc au Parlement de Paris, cherche par son récit, à faire de la propagande tant pour les décrets tridentins sur la résidence des évêques que pour un gallicanisme modéré. Les récits du miracle de Laon fournissent ainsi un excellent témoignage de la diversité des catholicismes français à l'époque mouvementée des guerres de religion. (shrink)

The Question of Hieronymus. Notes on the Literary Structure of the Treatise De divina omnipotentia by Peter Damianus. In the present study I intend to argue that there is a literary consistency of the central problem of Petrus Damianus’s treatise, De divina omnipotentia. This coherence is made up of analogies between the different levels of language. With this view in mind, I shall underline: the existence of a graduality of the message, the presence of some historical sources of the (...) treatise and the endurance of the author’s personal solution to the medieval issue of whether God can undo the past. In conclusion, my main point would be that this famous treatise is not only relevant to the history of logic, but also to literary history. (shrink)

Does the second writing of the commentary on Petrus Lombardus, Sent. II by Giles of Rome constitute a break compared to the first writing? The accurate comparison of the problem of the temporal beginning of the world and its treatment - where Reportatio and Ordinatio take the shape of a commentary on Phys., VIII, 1 - shows that the presence of Thomas Aquinas is even stronger after 1277. Refusing Aristotle’s and “modern” theologians’ arguments, in Ordinatio in continuity with Reportatio (...) Giles advocates a philosophical position in favor of the temporal beginning of the world - theoretically possible though not given - as opposed to Thomas’ standard position, but not to his argumentation in Thomas de Aquino, In VIII Phys, 2. (shrink)

Au f. 266r du manuscrit Vienne, ÖNB, 4497 un large colophon témoigne d’un épisode dramatique concernant une vague épidémique d’une violence particulière qui a eu un impact conséquent sur les activités de l’Universite de Vienne. Johannes Grössel, l’auteur de cette note, raconte comment en 1436 les cours ont été suspendus, les étudiants renvoyés chez eux, et qu’en une seule journée 70 étudiants et professeurs ont péri à cause de la peste. Le jeune étudiant Grössel a dû suspendre sa lecture des (...) Sentences et déplorer la perte de trois de ses magistères illustres : Petrus Richter de Pirchenwart, Conradus de Herbst, Urbanus de Mellico et Johannes Straddler. L’article propose en annexe une transcription de ce colophon ainsi qu’une image de l’ecriture autographe de Johannes Grössel. (shrink)

Philosophe hors du commun, François Châtelet (1925-1985) a profondément marqué le paysage intellectuel français du XXe siècle. Cofondateur, avec Michel Foucault et Gilles Deleuze, du département de philosophie du Centre universitaire expérimental de Vincennes, aujourd'hui Université Paris VIII, il a dirigé ce département jusqu'à sa mort. Les textes réunis ici se composent de quatre articles de François Châtelet devenus introuvables et une série de textes de philosophes qui mettent en valeur, tant ses talents d'historien de la philosophie, de pédagogue que (...) de philosophe engagé. C'est tout un ensemble de souvenirs d'un philosophe médiatique qui est donné à lire, luttant par l'histoire des concepts contre l'orthodoxie marxiste. François Châtelet fut le cofondateur avec Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye et Dominique Lecourt du Collège international de philosophie. Il militait pour la pratique d'une philosophie ouverte et populaire et n'a eu de cesse de décloisonner la philosophie et de l'ouvrir pour la mettre en commun. (shrink)

The Formalist tradition in late-scholastic philosophy has gone unnoticed in standard historiography. This article’s overall objective is to add the Formalist tradition to what we know about Renaissance philosophy. I first show how the Formalist tradition was born out of some innovative considerations of hierarchies of distinctions in the wake of the Franciscan John Duns Scotus’s teaching on the formal distinction in the beginning of the fourteenth century (especially Francis of Meyronnes’s model of four distinctions and Petrus Thomae’s more (...) elaborate doctrine of seven kinds of distinctions). I then trace how Formalist literature developed from being an exclusively Franciscan affair to becoming a much more widespread phenomenon. Thus, from the decades up to 1500 and onwards, authors from various late-scholastic schools (Thomism, Lullism, Averroism, and others) produced Formalist literature, i.e., treatises on multiple kinds of distinctions. I highlight particularly how one Franciscan philosopher of the sixteenth century, Jean Du Douet, proposed to view the Formalist preoccupation with distinctions as a discipline in its own right, a proper scientia formalitatum. I finally argue that while this proposal met with dismissive reactions, Du Douet’s idea does in fact reflect the role Formalism played in the scholastic curriculum in the late sixteenth century, at least in Franciscan milieus. (shrink)

Le débat qui partage les partisans et les détracteurs de l'humanisme n'est pas seulement dicté par l'ampleur des événements planétaires. La question de l'humanisme est d'abord l'héritière de toute l'histoire de la pensée. Qu'il ait cependant appartenu à Martin Heidegger, à peine arraché à un temps d'inhumanité radicale, de transformer, dans sa fameuse Lettre sur l'humanisme de 1947, le simple recours aux " valeurs ", de l'humanisme en l'affaire par excellence de la pensée, constitue une énigme sur laquelle il valait (...) la peine de s'arrêter. Depuis lors, le débat sur l'humanisme a occupé la pensée française à travers les contributions majeures de Sartre, Lévi-Strauss, Lacan, Althusser, Foucault ou, récemment encore, hors de France, de Sloterdijk. Des philosophes appartenant à plusieurs générations ont voulu proposer une nouvelle lecture de la lettre fondatrice de Heidegger. On trouvera dans cet ouvrage toutes les facettes du dossier, les circonstances de la publication de la lettre, sa réception européenne jusqu'à nos jours, le débat avec la pensée de la Renaissance qu'elle implique, ainsi que les différentes voies pour dialoguer avec un texte aussi ambigu que les événements auxquels il se mesure. Bruno Pinchard est professeur à l'Université jean Moulin-Lyon 3 Ont également contribué à ce volume Pierre Aubenque, Alain Boutot, Pierre Coye, Pascal David, Emmanuel Faye, Marc Foglio, Thierry Gontier, Dominique Janicoud, jeanFrançois Marquet, Jean-François Mottéi, Rita Messori, Henri Mongis, Roger Munier, Alexis Pinchard, Alexandra Roux, Luco Salzo, Alain Séguy-Dtrclot, Jean-Marie Voysse et Jean-Louis Vieillard-Baron. Themis la Titanide, née de Ciel et de Terre, incarnait chez Hésiode la figure de la Justice qui réunissait les dieux sur l'Olympe et les hommes au caeur de la cité. En un temps de dispersion du sens, "Thémis" s'ouvre à la philosophie pour recueillir ses interrogations sur notre partage commun. Au carrefour de l'éthique, de la politique, de l'art et des sciences, cette collection présente des essais originaux qui explorent les voies obscures de notre avenir à la lumiere de notre plus ancienne tradition. Repenser la philosophie à partir de ce commencement qui était, pour Hésiode, l'exigence éternelle de la justice, c'est découvrir, en un autre mode que l'éclaircie grecque, ce que donne à voir la naissance de Thémis, pF. M. (shrink)

Recueil de textes écrits par des intimes du philosophe, à l'occasion du dixième anniversaire de sa mort : Jeannette Colombel, Jean-Pierre Faye, Jean-Luc Nancy ou encore Jacques Derrida, Roger-Pol Droit, Fanny Deleuze...

On propose une biographie de Petrus Alfonsi de Huesca. On reproduit notre déduction mathématique de l'icone Trinitaire d'un parchemin de Chartres, du Xlll siècle, depuis la figure précabalistique de Petrus Alfonsi, qu'il a introduit dans son oeuvre Dialogue contre les juifs en l'année 1110. On presente aussi trois matérialisations de I'enlacement alterné de trois anneaux deux à deux non enlacés.A Biography of Pedro Alfonso es proposed from the information today known. There is repruduced our mathematical deduction of the (...) icon Trinitario of a parchment of Chartres of the XIIIth century from a figure precabalistica introduced in 1110 by Pedro of Huesca and it is presented three other materializations of the "alternated link of three any two nost linked". (shrink)

Parmi les biographes de François d’Assise, Thomas de Celano occupe une place à part. D’abord, il est le premier: sa Vita sancti Francisci fut écrite deux ou trois ans après la mort du saint. Ensuite, il est le plus fécond: cinq textes sur saint François lui ont été attribués, plus un sixième sur sainte Claire.2Enfin, ses textes se démarquent par une écriture originale, parfois déconcertante, mais d’une grande efficacité: à travers eux, le lecteur a vite le sentiment d’être en présence (...) d’un véritable écrivain. C’est cet aspect de son œuvre qui sera ici étudié, après les travaux de Petrus Hoonhout sur sa langue et de Marina Buttari sur sa pratique du cursus.3 Pourquoi consacrer une nouvelle étude à cet .. (shrink)

The distinguished American civil rights leader, W. E. B. Du Bois first published these fiery essays, sketches, and poems individually nearly 80 years ago in the Atlantic, the Journal of Race Development, and other periodicals. This volume has long inspired readers with its militant cry for social, political, and economic reforms for black Americans.

In this article, the co-editors of the corporate responsibility: quantitative issues section of the journal provide an overview of the quantitative CSR field and offer some new perspectives on where the field is going. They highlight key issues in developing impactful, theory-driven, and ethically grounded research and call for research that examines complex problems facing businesses and the society (e.g., big data and artificial intelligence, political polarization, and the role of CSR in generating social impact). By examining topics that are (...) under-researched, forward-looking, and socially oriented, scholars can expand the boundary of CSR’s substantive domain and produce research that helps businesses act in a long-term, socially responsible way in this quickly evolving, turbulent environment. They also discuss ways to enhance the methodological rigor of quantitative CSR research and encourage scholars to employ cutting-edge, innovative methods to shed light on the micro-level mechanisms of CSR and reveal patterns and relationships hidden in unstructured big data. (shrink)

This volume forms part of the series of the Princeton Studies in Humanistic Scholarship in America, under the general editorship of Richard Schlatter. Uitti's exposition of theories of language and literature from ancient Greece to contemporary America is oriented toward the proposal for a coordination of studies of language and literature in a sort of modern trivium of grammar, rhetoric, and dialectic. In the first part of the book, the author concentrates on Platonic "symbolic" and Aristotelian "analytic" ideas about language, (...) and then traces these two currents throughout the Middle Ages, paying special attention to Priscian, Anselm, Abelard, Petrus Hispanus, Dante, and the grammatica speculativa. He then brings the survey up to modern times, examining Descartes, the Port-Royal grammar, Du Marsais, Diderot, and Rousseau. Condillac and Coleridge are treated in detail as representing two modern theories of expression/communication, the one analytic and linguistic, the other synthetic and aesthetic. The second part of this work deals with a history of both linguistics and of American literary criticism, stressing I. A. Richards' descriptivism, new critic theories of metaphor and irony, and Wellek and Warren's Theory of Literature. Uitti singles out Roman Jakobson as being most prophetic in outlining future cooperation of linguistics and literary theory, and in this light analyzes various papers in Style and Language, in particular C. F. Voegelin's and Michel Riffaterre's. This survey of the contemporary American scene points to the fact that ours is a sign-oriented culture, and that recent studies in linguistics and in literary criticism of the poetics type have been sharing the same philosophical assumptions. The author thinks that language and literature studies would function best in the future as disciplines united in the broad matrix of cultural process, and using linguistic categories. He thus shares an oft-expressed hope for a cumulative literary "science," in which individual studies are oriented toward the broader construct. This book is addressed to the nonspecialist, but the expert will profit from Uitti's generous style which opens up new vistas on every page.--C. M. R. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:What Does It Mean to "Speak Truth to Power"?Christian UhlPolitical Philosophy in Japan: Nishida, the Kyoto School, and Co-Prosperity. By Christopher S. Goto-Jones. London and New York: Routledge, 2005. Pp. 192.Ever since the end of the "Great East Asian War" in Japan a debate has been smoldering over the contamination of philosophy by politics. This debate was sparked by a series of writings through which the "father of Japanese (...) philosophy," Nishida Kitarō (1870-1945), and some thinkers affiliated with him—the so-called Kyoto School—became involved in the politics connected with the war to establish a "Greater East Asia Co-Prosperity Sphere." The debate over Nishida and the Kyoto School has repeatedly been overshadowed by the debate over Heidegger. Aside from the strategic considerations of those engaged in the prosecution of the Kyoto School, one reason for the "Heidegger factor"1 may have something to do with the fact that philosophical parallels can indeed be drawn between Nishida and Heidegger, and that there are also direct links between Nishida and some of his disciples who studied in Germany. Questions concerning Heidegger's political engagement are still explosive, even twenty years after Farias' attempt to prove Heidegger's entanglement with National Socialism. The publication of Emmanuel Faye's book Heidegger—L'introduction du nazisme dans la philosophie has fired up the debate in French philosophical circles.2 And in the debate concerning Nishida and the Kyoto School there is also recent news: the publication of Christopher S. Goto-Jones' ambitious study Political Philosophy in Japan: Nishida, the Kyoto School, and Co Prosperity."Every inquiry," Heidegger says, "is a seeking [Suchen]. Every seeking gets guided beforehand by what is sought for."3 Goto-Jones' inquiry seeks to explain the nature of Nishida's political engagement in the 1930s and 1940s, and his inquiry is guided by the conviction that Nishida should be exonerated from the charges regarding his alleged complicity with a Japanese wartime regime that was at least militarist if not "fascist." However, the declared intention of Goto-Jones' study is not just another exoneration of Nishida. Goto-Jones contends that Nishida, influenced "particularly [by] Kant" (p. 7), has left behind a still relevant political philosophy that, as some other authors have argued,4 is not only not tainted by any form of narrow-minded nationalism but also provides a philosophical framework for a theory of a globalizing, multicentered, intercultural world:Hence, for Nishida, the nation should not be a rigid institutional structure or an artificially... constructed culture, but rather a moral personality formed through the mutual self-determination [End Page 469] determination of its constituents and in a dynamic relationship with other nations. International relations should be characterized by the development of greater levels of unity, as nations creatively interact with each other, producing public goods and increasing the similarities in their personalities, thus decreasing the salience of their national boundaries. In this model, nationalism, like egoism, becomes a nonsense.(p. 134 n)This political model is what Goto-Jones seeks to recover in Nishida, and this recovery is "what is really intended" (Heidegger) by his book.5Nishida's political philosophy needs to be recovered, because it is buried under false accusations and misunderstandings, produced primarily by Nishida's detractors, whose criticism, as Goto-Jones suggests, is in most cases at best based on a rough selection of citations, torn out of the coherence of their original context. Nishida's defenders, on the other hand, have attempted to safeguard the philosopher against the arguments of his critics by simply calling him a "liberal," a seemingly agreeable but in fact rather misleading label. Furthermore, Nishida's defenders have based their arguments only on biographical material, diary entries, letters, and so on. While the apologists "are right to observe a contradiction between... [Nishida's] private condemnation of the regime and his apparent public complicity, this is not in itself enough to conclude that his public writings meant the opposite of what they seem to say" (p. 4).In fact, this conclusion by Nishida's apologists does raise certain questions. Why did Nishida never give vent to his divergent opinions? Should he not rather have remained... (shrink)